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Channel: LES-MAUX-DES-4-SOEURS - profession
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A bas les cuirs !.......suite Madeleine.....

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Nous décidions « en équipe » avec l’adhésion totale de Marion (notre chef) de faire bouger les choses dans ce service, de lever les carcans, de ne plus travailler dans ces conditions d’un « autre temps » !

 

Petit à petit nous ôtions les cuirs pour des périodes de plus en plus longues, puis ils furent définitivement rangés au placard,  nous décidions de mettre en place une prise en charge individuelle pour chaque patient « à risque » (comme Madeleine, Monique et les autres…) Une ambiance chaleureuse s’installat peu à peu dans l’unité, une musique rythmait notre travail, nous décorions les salles et les box, nous mettions en place des activités manuelles et ludiques pour occuper nos patients, aux beaux jours nous les faisions déjeuner dehors, nous nous investissions à  100% pour rendre le service agréable, gai, et accueillant et chaleureux.

 

Marion  était notre moteur, jamais un mot plus haut que l’autre, nous laissant entreprendre, innover, et elle-même participant au travail de son équipe soignante.

Marion avait de la reconnaissance pour le travail de son personnel et le revendiquait auprès des supérieurs hiérarchiques, elle appuyait nos demandes lorsque nous souhaitions entreprendre des projets nouveaux.

Ex : Nous décidions de mettre en place une fois par semaine une activité piscine, nous y accompagnons nos  patients en car "hors des murs de l’hôpital".....   bien évidemment cette démarche exigeait de nous une surveillance et une responsabilité intense.

 

Nous y emmenions les patientes les plus « difficiles » qui n’avaient pas franchi les murs de l’hôpital depuis des années ! Rappelez-vous (la contention au lit et les cuirs….)

Leur approche avec l’eau fut une grande réussite, chacun de nous prenait une patiente en charge et la familiarisait peu à peu avec l’eau, Madeleine adorait !......Et ne pensait plus à casser les vitres....

 

Madeleine devenait extrêmement attachante, gaie, amusante, taquine, pleine d’amour et de vie.

Son grand bonheur était de nous offrir des fleurs qu’elle allait cueillir dans le jardin, réclamait des bisous constamment que nous lui donnions volontiers. Nous l'emmenions (elle et les autres) au marché près de l'hopital,

Madeleine n’était plus la même, devenait coquette,  s'exprimait mieux, maîtrisait ses pulsions et nous étonnait tous les jours par son intelligence, ses progrés nous épataient.

 

Il nous aura fallu tout de même quelques mois presque une année avant de pouvoir éradiquer totalement les « cuirs de contention » plus aucun malade n’était attaché dans notre unité ni jour ni nuit, nous avons transformé ce service moyenâgeux et carcéral en un service de pointe !

L’investissement et la solidarité de toute une équipe a  atteint un objectif tout à fait inespéré, une plus grande autonomie de nos patients, une liberté totale de déplacement dans l’unité, une ambiance de travail chaleureuse et l’accompagnement de nos patients vers un mieux être insoupçonnable, dont pour certain une métamorphose totale. Le sourire désarmant de Madeleine était le plus beau des cadeaux.

 

 

Ce furent sans nul doute mes plus belles années professionnelles !

Nous avons "donné" et tellement reçu en échange;

Sensation du devoir accompli  àvec  un sentiment très fort d'avoir apporté un immense "mieux être" à des malades en grande souffrance.

N'est-ce pas là le rôle de tout soignant ?

 

Merci Marion. (Si un jour tu lis cette page tu te reconnaîtras....)

 

 

 

Pénélope


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